David HenryDavid Henry a étudié à la Royal Scottish Academy de Glasgow. En 2002, il a reçu la prestigieuse bourse Wingate Scholarship pour étudier à la Manhattan School of Music avec Eugene Istomin. Il partage son répertoire entre Beethoven et Brahms et la musique du vingtième siècle. Il s’intéresse beaucoup à la musique de chambre et joue en duo de pianos avec Sohyun Ahn. Voici ses souvenirs sur les deux années passées avec Istomin.
« J’ai rencontré Eugene à l’automne 2000, peu après que j’aie quitté l’Ecosse pour New York. Je commençais mes études à la Manhattan School of Music en vue d’un Master, et je devais étudier avec lui. Il ne m’avait jamais entendu jouer, alors nous avons eu une réunion avec Marta et le responsable du département piano. Je me souviens de la première question que Eugene m’a posée, à mi-chemin entre la plaisanterie et le sérieux : « Est-ce que vos doigts fonctionnent bien ? » Un peu perplexe, j’ai répondu : « Je crois que oui ». Et il a poursuivi en me demandant : «  Ne fait-il pas très froid en Ecosse ? Vos doigts ont sûrement dû geler ! » Peu après, je lui ai joué du Beethoven, et il a dû sentir un certain potentiel en moi puisqu’ensuite j’ai étudié avec lui pendant deux ans.
J’ai appris de lui un nombre incroyable de choses, sur le piano et sur la musique (pour lui, c’était quasiment la même chose). Beaucoup de cet apport est en fait difficile à décrire en mots ou à résumer en termes simples. C’était un moment difficile dans ma vie, où j’essayais de donner du sens à un million de choses à la fois. J’étais livré à moi-même, dans un nouveau pays. Eugene avait compris que son rôle était de me mettre au défi et de ne pas accepter que j’abaisse mes exigences en dessous de ce dont j’étais capable. En même temps, il devait me proposer la meilleure direction possible pour avancer sur mon chemin pianistique. On a beaucoup travaillé tous les deux pour améliorer mon jeu. Je lui garde une grande reconnaissance pour ses efforts et pour l’énergie qu’il a investie. Même si nous nous sommes sérieusement accrochés à plusieurs reprises !
Les bénéfices m’apparaissent beaucoup mieux aujourd’hui qu’à cette époque, car j’ai mûri, aussi bien dans ma sensibilité musicale que dans ma démarche technique. »
14 février 2013