Le répertoire de piano solo d’Eugene Istomin est à la fois large par la diversité des compositeurs, et restreint par le nombre d’œuvres.
Les sollicitations des très nombreux orchestres américains (il arriva qu’il donne cent concerts avec orchestre en une seule saison) et l’intense activité du Trio Istomin-Stern-Rose dans les années 60 et 70) laissaient peu de place aux récitals. La densité de son calendrier, son investissement dans de multiples activités musicales (la direction artistique du Festival de Prades au début des années 50, sa présence fréquente à Marlboro, les Jornadas Casals de Mexico en 76, le Concours William Kapell au milieu des années 80, etc) et non musicales (dans le domaine politique et littéraire en particulier) ne lui permettaient guère de trouver le temps de préparer de nouveaux répertoires. Par ailleurs, son exigence de ne jouer que des œuvres dans lesquelles il ait quelque chose de vraiment personnel à dire contribuait à limiter l’extension de son répertoire. Autre raison à prendre en considération, le départ de David Oppenheim et la rupture avec Columbia lui enlevèrent la motivation de préparer de nouvelles œuvres pour les enregistrer.