Dvorak statue

Istomin aimait beaucoup la musique de Dvorak, et soulignait sa filiation avec Brahms. Pour lui Dvorak était vraiment un très grand compositeur, universellement reconnu, à l’exception notable de la France. Istomin s’amusait beaucoup à raconter l’anecdote de Casals refusant de jouer le Concerto pour violoncelle de Dvorak, car le chef d’orchestre, Gabriel Pierné, méprisait cette musique, estimant que c’était « de la cochonnerie ». Et Debussy avait approuvé Pierné ! Chaque fois qu’Istomin en avait l’occasion, il rappelait le rôle important que Dvorak avait joué dans le développement de la vie musicale américaine. Il avait formé de nombreux élèves et contribué à éduquer le public. Il avait aussi composé pendant les trois années de son séjour en Amérique une douzaine d’œuvres importantes, dont certaines ont puisé leur inspiration dans la musique populaire américaine. Istomin estimait que le « Nouveau Monde » devait à la fois en être fier et reconnaissant.
Istomin regrettait que le Concerto pour piano de Dvorak soit loin d’être aussi réussi que son Concerto pour violon et, bien sûr, que son Concerto pour violoncelle. Il renonça à le mettre à son répertoire, mais joua très souvent le fameux Quintette en la majeur opus 81, notamment avec le Quatuor Kroll, le Quatuor de Budapest et le Quatuor Guarneri.

Musique

Anton Dvorak. Quintette pour piano et cordes en la majeur op. 81 : premier mouvement

Eugene Istomin, piano. Quatuor Budapest. Library of Congress, 11 novembre 1961.